Engagements des sélections nationales aux compétitions internationales de Volleyball : Julien Serge Abouem fait le point

Engagements des sélections nationales aux compétitions internationales de Volleyball : Julien Serge Abouem fait le point

août 26, 2022 0 Par MBOLO Team

L’entrée en jeu de l’équipe nationale masculine de volleyball du Cameroun au championnat du monde qui débute ce vendredi 26 août 2022, a été longuement débattue par le président de l’instance faitière de cette discipline, Julien Serge Abouem, alors qu’il faisait le point de la situation des sélections nationales en stage et actuellement en compétition, face à la presse ce jeudi 25 août au Collège Johnston Sport-Etudes de Yaoundé.

Président, qu’est ce qui peut justifier l’absence des Lionnes, triple championnes d’Afrique au Challenge Cup tenu récemment en Croatie?

« Dans un premier plan, il ne s’agissait pas d’un problème de liquidité encore moins de ressources puisque le ministre des Sports et de l’éducation physique a mis à la disposition de la Fédération Camerounaise de Volleyball (Fecavolley) les décisions qui nous permettaient de pouvoir gérer la Challenge Cup en même temps que les préparations du championnat du monde chez Dames. En fait, la Challenge Cup participait pour nous d’un ensemble de match amicaux. Les enjeux financiers ont été pris en compte par le ministère des Sports lorsque nous avons fait le cadrage financier de la compétition relative aux championnats du monde. Donc, ce n’était pas un problème d’Argent.

Nous avons eu des problèmes d’obtention de Visas car la Croatie n’a pas de représentation diplomatique au Cameroun. Dans le monde diplomatique vous savez que ces aspects visas sont de la plénitude compétence des États. Donc, ce n’est pas parce que vous êtes à jour ou bien vous avez donné tout ce qu’il faut qu’un État va vous donner des autorisations pour traverser ses frontières. Nos autorités n’ont parfois pas de forces pour nous appuyer dans nos démarches.

Toutefois, nous avons eu l’appui du ministre des Relations Extérieures et de celui du ministre des Sports. Mais malheureusement, ce qui s’est passé est que les Visas étant pris au Maroc ou en Egypte, il fallait faire déplacer les documents là-bas. Ce que nous avons fait de manière numérique. Les services consulaires ont travaillé.

Cependant, il se fait que la Dame qui était en charge de ce travail a été testée positif à la Covid 19. En matière de Covid on ferme tout. Le consulat était fermé ainsi, nous n’avons pas pu avoir les Visas. C’était tout simplement un concours de mal chance. Donc, il ne faut pas dire que nous n’avons pas fait notre travail. En tant que manager, il y a des choses qui arrivent contre notre volonté.  »

Quel est l’état d’esprit dans la tanière des Lions à quelques heures de leur entrée en matière dans le championnat du monde?

« Les dernières nouvelles font état de ce qu’il n y a aucun problème. Vous savez généralement en termes de santé d’une équipe, il y a les aspects psychologiques qui sont souvent dans notre contexte liés aux primes et à l’ensemble de ce que met l’Etat pour accompagner les équipes. Je tiens à préciser que L’Etat a pris toutes les dispositions pour que ces enfants aient le nécessaire. Ils sont conscients qu’ils ont le nécessaire. Il y a également le volet Santé, jusqu’ici aucun problème majeur n’a été signalé. Pour le moment, le groupe n’est pas au complet, un des maillons forts de l’équipe en la personne de Landry Kavogo Yaoussia élu MVP lors de la CAN U-21 qui vient de se dérouler en Tunisie, n’a pas encore rejoint le groupe. Mais, il ne devrait pas tarder à arriver car il est en chemin pour la Slovénie.  »

Quelles sont chances des Lions, vice champion d’Afrique à cette compétition?

« S’agissant de nos chances à ce championnat du monde Senior Messieurs, je ne peux pas vous dire que nous n’allons gagner aucun set encore moins aucun match. Je puis vous dire que les enfants sont gonflés à bloc et il faut s’attendre à des surprises parce qu’ils m’ont dit qu’ils partent pour jouer et gagner. Nous avons un premier match qui est le match d’ouverture de la compétition. J’imagine que ce sera un match festif avec certainement 3000 ou 6000 spectateurs. Ce sera un match difficile contre le pays organisateur, la Slovénie. Mais je crois que nos enfants sont assez solides dans la tête. Rien n’est exclu. Cependant, la plus grande interrogation est celle de savoir si nous pouvons sortir du groupe pour le second tour.

J’avoue que l’équation est difficile mais pas impossible. Je vous dirai quand même que la Slovénie est parmi les meilleures équipes d’Europe. La France est championne Olympique et vainqueur de la VNL. C’est une équipe tout feu, tout flamme ces derniers temps avec un camerounais au nom de Ngapeth qui est très fort. J’ai ouï dire qu’il ne jouerait pas contre son pays d’origine. J’espère que ce sera le cas. De toutes les façons, nous allons juger nos Lions sur le terrain. Les gars sont déterminés pour franchir le cap du premier tour même en tant que meilleur troisième. »

Quel est l’apport des pouvoirs publics dans la gestion de la préparation et des compétitions des sélections nationales ?

« En ce qui concerne l’accompagnement des pouvoirs publics au niveau du Volleyball jeune, à l’heure actuelle, nos équipes ont travaillé avec celles du MINSEP. Nous avons quand même eu un soutien. Peut être il n’est pas aussi important que ce que nous avons eu il y a deux ans mais, le ministre des Sports nous a autorisé à utiliser les reliques des fonds destinés à la participation du Cameroun aux éliminatoires des Jeux africains de la Jeunesse qui devaient avoir lieu à Kinshasa.

Ces reliques seront utilisées pour les équipes Cadettes même s’il faut dire qu’elles ne couvrent pas le 1/4 des compétitions. Toujours est il que c’est déjà ça de bon. Maintenant en ce qui concerne les équipes Juniors, nous sommes entrain de nous battre au niveau de la Fédération Camerounaise de Volleyball. La première équipe a voyagé. Nos représentants ont terminé troisième au terme de la compétition et sont qualifiés au championnat du monde 2023. Même si notre objectif premier à savoir, ramener la médaille d’Or n’a pas été atteint, nous avons pu sauver l’essentiel.

Dans un contexte où notre travail est de créer une dynamique qui permette aux plus jeunes de se frotter au haut niveau. Je voudrais préciser que sur le plan financier, le ministère des Sports est assez bousculé. Il y a deux ans nous avons eu le financement du ministère dans toutes les catégories. Il peut arriver que pour des raisons indépendantes de la volonté du ministre qu’on n’ait pas les crédits budgétaires. Parce que c’est une affaire de crédit budgétaire. Nous sommes 54 fédérations. C’est tout le monde qui puise dans la même cagnotte. Je vous dirais que nous avons déjà beaucoup puisé. Rien que pour la préparation et la participation au championnat du monde Hommes, nous sommes déjà au niveau du milliard de Fcfa en dépenses.

Donc, ne pas avoir les financements pour les Juniors nous interpelle aussi en tant que manager de trouver les solutions pour pouvoir continuer notre programme. Je dis tout simplement merci aux pouvoirs publics pour leur accompagnement. « 

A quand le départ des Lionnes en Europe pour la suite de leur préparation aux championnats du monde ?

« Au moment où nous parlons, nous avons de sérieuses difficultés pour faire partir cette équipe. Je vais encore saisir les autorités compétentes parce que ces enfants devraient être en Slovénie depuis pratiquement trois semaines. Au moment où je vous parle, nous payons leur séjour en Slovénie et elles ne sont pas là. Cela fait des pertes sèches pour la Fédération.

Vous savez qu’en Europe lorsque vous avez bouclé les hôtels et que vous n’êtes pas là vous payez. Même sur le plan psychologique les coaches ne savent pas comment s’y prendre pour programmer leurs entraînements. Les matchs amicaux que nous avons réglés en Europe contre des équipes sont décalés ou annulés. Mais, nous n’ avons pas la compétence pour donner les visas. Et nous sommes obligés d’attendre. Nos visas devrait être pris au consulat de Belgique qui représente les intérêts de la Hollande au Cameroun. Nous ne faisons que les relancer. Nous avons sollicité de passer même en VIP. C’est à dire payé plus chère pour obtenir les rendez-vous mais, nous n’avons pas eu de suite favorable jusqu’à présent.

C’est dommage mais là dessus nous avons l’appui de la FIVB qui ne cesse de contacter les autorités consulaires chargées de nous délivrer les Visas. Nous espérons tout simplement que ça ira vite. Mais, cela nous créé des préjudices énormes dans un environnement où nous avons perdu les maillons forts de notre équipe à savoir: Christelle Nana, Stéphanie Fotso, Leatitia Moma, Fawziya Abdoulkarim ça devient compliqué.

Donc, c’est une équipe en renouvellement et nous avons besoin de beaucoup de matchs amicaux. Elle s’est bien comportée aux Jeux de la Solidarité Islamique. Il faut se féliciter du travail qui est fait par le coach Akono et l’ensemble de son staff pour combler le départ de certains cadres de l’équipe. Nous avons encore une vingtaine de jours de préparation car la compétition commence le 23. Nous espérons simplement qu’elles vont quitter le Cameroun pour que nous puissions continuer à travailler sereinement. « 

Pourquoi le président de la Fédération ne voyage t’il pas avec les sélections nationales?

« Nous tous nous aimons nous déplacer surtout que le président voyage en première classe. C’est tout simplement qu’il y a des choix à faire. Nous parlions tout à l’heure des difficultés à boucler le financement des quatre équipes des catégories inférieures. Imaginons que le président se trouve en Slovénie depuis quatre semaines, on fait comment? Je ne peux pas voyager parce que je m’occupe de l’ensemble du Volleyball.

Chez nous à la Fédération, les enjeux sont beaucoup plus importants au niveau du Volleyball jeunes. Quatre équipes des catégories inférieures, cela fait environ 120 enfants présents en stage. Si ces enfants ne voyagent pas, vous cassez la dynamique qui se répercute jusqu’aux écoles de volley. Parce que ces enfants qui ont 10 ans, 11 ans ou 12 ans, leur rêve c’est de porter les couleurs de la Nation, de prendre l’avion ou encore d’être dans un hôtel.

Au niveau de la refondation, il faudra faire un bilan. Le bilan ne sera pas au niveau des Seniors. Ce sera plutôt ce que nous avons fait en terme de développement du Volleyball dans le territoire national. Donc si j’arrive à aligner consécutivement trois équipes aux championnats du monde, je ne serais pas loin des objectifs fixés par notre plan d’action et notre programme de long terme. « 

Que dites vous au sujet de la question infrastructures pour l’entraînement des sélections nationales?

« Les enfants n’ont pas de problèmes psychologiques. Ils ont juste envie de jouer. Ce problème a failli se poser avec l’hyper sollicitation du palais des Sports qui seul nous offre les conditions qui tendent vers les standards internationaux en matière de Volleyball car sur ce site, nous jouons sur du plancher. Mais, le Volleyball international c’est sur du Taraflex. C’est la raison pour laquelle face à ces difficultés d’accès au palais des sports, nous avons cru opportun d’accélérer à la dernière minute le plancher bas de notre gymnase pour que les enfants puissent s’entraîner. Vous avez vu là, ça joue pratiquement de 06h à 22h. Les équipes se relaient. Je crois que c’est une prouesse pour la Fédération Camerounaise de Volleyball. Même si nous n’avons pas encore achevé le gymnase.

Mais pour le moment, je vous assure c’est une chance inouïe pour nos sélections nationales en stage. Je voudrais saluer l’appui du ministre des Sports qui nous a offert la contribution de l’Etat et qui nous a permis d’accélérer les travaux ces trois dernières semaines. Comme pour dire que nous travaillons main dans la main avec notre tutelle. Et lorsque ce gymnase va finir, ce sera un bien ouvert à l’ensemble de la communauté sportive. « 

Où sont passées Victoire Nama Atangana et Sherylin Bashorun ?

« Je crois que vous avez tous vu Victoire Nama et Sherylin Bashorun dans la tanière des Lionnes. Elles se sont entrainées pendant trois semaines et elles ont disparu. Il se fait tout simplement que par des artifices juridiques que nous n’arrivons pas à comprendre, le légal département de la FIVB n’a pas validé leur nationalité sportive. Vous savez qu’en matière de Sport, la nationalité sportive n’est pas toujours la nationalité traditionnelle. C’est dommage parce que du peu que je connaisse du droit, nous avons quand même les droits acquis. Même si ces enfants n’avaient pas répondus à tous les critères qui leur permettaient de jouer avec le Cameroun, nous sommes d’accord que c’est des enfants qui ont joué avec le Cameroun lors de la Coupe du monde et les Jeux africains. Donc, leurs noms figurent dans la base de données de la FIVB pour le compte du Cameroun depuis un certain nombre d’années.

Et en matière de droit, la notion de droit acquis est un principe général. Nous soupçonnons des mains occultent qui sont parties attiser ce faux problème. Comme nous ne voulions pas entrer dans des artifices juridiques, le coach et moi avons décidé de les mettre de côté et de continuer sereinement notre préparation. Pour moi, c’était un faux problème. Malheureusement, cela nous a dépouillé d’une très bonne réceptionneur-attaquante et d’une bonne centrale. Donc, ces deux joueuses ne prendront pas part au championnat du monde avec les Lionnes. « 

Source: Communication Fecavolley

Félix Eyebe (c) Mbolo Cameroon