Covid-19 : Une adaptation difficile pour les non-voyants camerounais

L’avènement il y a quelques mois de la pandémie du Coronavirus dans le monde suivie des mesures barrières édictées par les autorités politiques camerounaises  en vue de son éradication a été une épreuve difficile au départ,  digeste par la suite pour les déficients visuels.

Comme toutes les composantes sociologiques de notre pays, les personnes frappées d’une déficience en général et  de la déficience  visuelle en particulier  ont eu du mal à comprendre et à appréhender l’origine de cette maladie et surtout les règles à respecter pour éviter la contamination.  Les déficients visuels qui ne ‘’ voient’’ qu’avec leurs mains au lieu de leurs yeux, ont été confrontés à la pire des mesures de prévention possible. Eux qui ont toujours besoin d’un guide ou d’un accompagnateur  devaient faire face à l’utilisation des cache-nez,   de l’eau, du savon, des seaux, et des gels. Comment dans ce cas éviter tout contact ou toute mesure de distanciation ? Comment rester confiné quand la majorité vit dans la précarité et le dénuement ? La situation est plus compliquée pour ceux qui vivent dans les zones rurales.  Telles étaient les équations à résoudre. A vouloir le faire, tout en respectant les mesures barrières, beaucoup s’exposaient à d’autres problèmes tels que la famine.

Conscients du fait que la vie n’est pas un fleuve tranquille, et que c’est une nouvelle épreuve pour eux, bien qu’elle soit générale, ils devaient l’affronter. Les personnes déficientes visuelles à l’instar des membres de l’association nationale des aveugles du Cameroun (ANAC), ne se sont pas laissées compter.  Elles ont pris des initiatives visant à se conformer au respect des mesures de protection édictées par le gouvernement. Plusieurs campagnes d’explication et de sensibilisation sur la nécessité de suivre  les prescriptions des autorités sanitaires,  ont été menées. Comment les faires respecter, avec quels moyens, où trouver les ressources nécessaires. A ce jour, l’on peut estimer que le bilan de toutes ces actions est positif car on n’a presque pas enregistré des cas  des personnes atteintes ou décédées de cette pandémie.

Si les personnes déficientes visuelles ne peuvent pas encore crier victoire, elles savent qu’elles doivent rester prudentes jusqu’à la levée officielle des mesures barrières édictées par le gouvernement de la république. L’ennemi, on le sait bien, ne dort jamais.