Course de l’espoir 2023: le secret des vainqueurs d’après Michel Nkolo, DTN

Course de l’espoir 2023: le secret des vainqueurs d’après Michel Nkolo, DTN

mars 1, 2023 0 Par MBOLO Team

« C’est une belle compétition qui s’achève. Treize nationalités présentes pour près de 500 athlètes, c’est une bonne chose. Ce qui démontre que l’organisation de cet événement a atteint un certain standing et que sur le plan financier la cagnotte qui toujours exponentielle attire beaucoup de compétiteurs. Il était de bon ton que le Cameroun puisse se préparer à temps » dixit Michel Nkolo, le Directeur Technique National qui s’exprimait en marge de l’édition 23 de la course de l’espoir courue le samedi 25 février dernier à Buea dans le Sud-Ouest Cameroun. Toutefois la suite de son interview est encore plus riche car laissant ressortir…. le secret des vainqueurs.

LE SECRET DES VAINQUEURS…

« Le Cameroun n’a pas imposé la loi du domicile comme toujours. Chaque édition a sa particularité. Les étrangers notamment les kényans sont venus en grand nombre.

Dans sa stratégie de préparation, le Cameroun était ici a Buea pour faire un Training Camp de deux semaines pour pouvoir travailler dans des conditions idoines. Je crois qu’avec le travail que les entraîneurs ont fait, c’est logique qu’on ait le résultat d’aujourd’hui. Ils ont pris le temps matériel de pouvoir le faire.

Les kényans sont venus aussi mais n’ont pas eu le même temps de préparation.

C’est la loi du domicile. Quand vous êtes chez vous, vous êtes forts. Il faut simplement maintenir le cap.

Sur le plan technique, je vais vous dire que j’ai fait l’ascension du Mont Kenya où nous avions été sollicité par la confédération africaine pour organiser le même type de compétition. Il faut le dire, le Mont Cameroun est unique dans le monde. Il n’y en a pas deux. Le Cameroun a déjà trois climats : la forêt, la steppe et la savane. Malheureusement pour le Kenya , c’est pas la même chose. Ils n’ont que la forêt et pas les autres. C’est ce qui fait la difficulté et la différence. Travailler dans une seule condition. Le second point c’est la climatologie. 32 degrés à Molyko et 0 au sommet. Le troisième paramètre c’est la distance. Nous sommes à plus de 40km. Et les athlètes réalisent quand même 4h 18. Voilà la difficulté qu’il y a à effectuer ce parcours.

En résumé, si vous n’allez pas travailler pendant longtemps au mont Cameroun, vous aurez beaucoup de problèmes.

Ceux qui veulent savoir pourquoi les personnes originaires ou vivant à Buea ne remportent pas régulièrement la compétition pourtant c’est leur biotope, devraient comprendre que la différence se fait au niveau de la culture. Les originaires du Nord-ouest qui remportent régulièrement la compétition sont ancrés dans leur culture typique à Oku. C’est une famille qui a gagné là. Ils mangent, vivent en communauté, toujours ensemble et solidaires.

Nos amis de Buea ont malheureusement abandonné leur culture au profit de celles environnantes. Ils sont proches du Littoral et avec les effets du modernisme, et l’université qui est entrée, ce n’est plus le même type d’entraînement. C’est pour ça que c’est très difficile de venir gagner cette course si vous n’avez pas travaillé pendant longtemps dans cet environnement.

Mais au fur et à mesure que cette compétition prend de l’ampleur, nous allons aussi trouver d’autres stratégies. Par exemple faire deux semaines d’acclimatation ou pourquoi pas deux training camp.

Je crois que l’année prochaine, le nombre de participants sera multiplié par trois. »

Propos recueillis par Etienne Didier ONANA © Mbolocameroon .
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Crédit photos : mbolocameroon.